Six bonnes raisons de proposer la confirmation !

1er juin 2008: Saint chrême lors des confirmations d'adultes à la bas. de Saint-Denis (93), France.

Saint Chrême (c) CIRIC

Par Philippe BarrasDirecteur-adjoint de l’ISL, du CIPAC de Lille et directeur de rédaction de La Maison-Dieu.

« Depuis un certain nombre d’années, l’Eglise favorise et met en œuvre une pastorale de l’accueil des demandes sacramentelles, avec le souci d’entrer effectivement en dialogue avec les personnes qui les présentent, et de faire évoluer leurs motivations vers la foi. En plus de cette pastorale de l’accueil, l’Eglise ne craint pas de prendre l’initiative en invitant à faire la rencontre du Christ dans les sacrements. Il faut « proposer la confirmation » à tous les baptisés, jeunes et moins jeunes. Et ce pour plusieurs raisons : parce que Dieu s’y déclare dans le signe de la confiance; parce la confirmation est un don reçu qu’elle accomplit ce qui a commencé au baptême ; qu’elle fait croître en nous le désir de vivre en disciple du Christ et participer à son corps, sous l’action de l’Esprit.

Mais, dans ce but, si l’on ne veut pas avoir à “brader” le mystère de la foi, ni, inversement, à mettre les demandeurs devant des exigences qu’ils ne comprendraient pas, il faut que la pastorale de l’accueil s’accompagne d’une “pastorale de la proposition” par laquelle l’Église ne craint pas de prendre l’initiative en invitant à faire la rencontre du Christ dans les sacrements. »

Ce que la Lettre aux catholiques des évêques de France demande avec insistance, est d’une nécessité vitale pour le sacrement de confirmation, et se fait d’ailleurs depuis déjà longtemps : il faut « proposer la confirmation ». Une proposition qui a besoin de s’étendre davantage encore, auprès de tous les baptisés, jeunes et moins jeunes. Et ce pour plusieurs raisons, au moins…

1. Dieu s’y déclare dans le signe de la confiance

Notre foi a besoin des sacrements. Dieu se donne à connaître à travers eux : ils disent l’originalité d’un Dieu qui « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. », et qui, pour cela, a envoyé son Fils prendre part à notre humanité. Le mystère de l’incarnation nous révèle un Dieu expert en humanité ; les sacrements donnent le témoignage d’un Dieu qui se révèle à travers des signes humains. Dans la confirmation, Dieu se déclare dans le signe de la confiance. Comme le soulignent les évangélistes au lendemain de la résurrection, nous nous entendons dire : « N’ayez pas peur, je suis toujours avec vous… Je vous envoie mon Esprit Saint… »

2. La confirmation est un don reçu

Comme tout sacrement, la confirmation est d’abord un don, un cadeau reçu de la part de Dieu, accomplissant une promesse : « Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis. » (Luc 24, 40)

C’est d’abord Dieu qui s’engage, et de manière irréductible, envers nous. Nous recevons la grâce qu’il nous fait : son Esprit qu’il nous donne pour toujours.

C’est pourquoi, dans la confirmation, nous ne “confirmons” pas notre baptême – ou pas seulement. Nous “sommes confirmés” par le Seigneur qui réitère sa grâce infinie, dans la mesure où nous choisissons librement de la reconnaître.

3. La confirmation accomplit ce qui a commencé au baptême

Nous avons été baptisés dans l’eau et dans l’Esprit, et la confirmation achève cela en donnant l’Esprit en plénitude. Esprit de sagesse, de force, d’intelligence de Dieu, de conseil… dont nous avons grand besoin pour suivre le chemin de l’Evangile, et qui nous conduit à l’eucharistie.

Le baptême appelle et demande le sacrement de confirmation et de l’eucharistie. Baptême, confirmation et eucharistie sont les 3 sacrements d’un même Amour qui se donne à nous.

4. Le sacrement de la croissance

« Le baptême est le don de l’Esprit qui nous a fait naître à la vie et à la liberté chrétienne. La confirmation est le don de l’Esprit Saint qui, tout au long de notre existence, nous apprend et nous aide à croître en vie et en liberté chrétienne. »

La confirmation, non seulement confirme le baptême qui fait de nous des enfants du Père, mais aussi fait croître en nous le désir de vivre en disciples du Christ, de participer à son Corps. La confirmation nous aide à le reconnaître dans l’eucharistie, à vivre de l’eucharistie. C’est ainsi qu’elle nous insère dans la vie de l’Église et fait de nous, modestement, des serviteurs de la croissance de cette Eglise.

5. Un engagement réciproque

Dans ce sacrement, comme dans tout autre, Dieu s’engage à nouveau. Dieu vient confirmer le choix qu’il a fait de nous faire participer à sa vie. Il vient nous redire sa joie de nous avoir choisis comme ses fils. Mais pour cela, il a besoin que nous l’acceptions et que nous le choisissions. Comment ne pas répondre à cette confiance, à cette joie que Dieu nous fait ?
C’est ainsi, réciproquement, que le sacrement conduit les confirmés à un engagement renouvelé : engagement avec le Christ, sous la conduite de l’Esprit, selon la liberté de chacun.

6. L’Esprit est à l’oeuvre dans nos vies

Nous faisons déjà l’expérience de Dieu à l’œuvre dans nos vies : “son Esprit me guide et me rassure.” (Psaume 22) Il est possible de discerner l’action du Seigneur en certains événements de nos vies : c’est la chance qui nous est offerte dans les groupes de préparation à la confirmation. Avec d’autres – et avec toute l’Église – nous pouvons le reconnaître et marquer publiquement notre reconnaissance : l’Esprit est à l’œuvre, et pour toujours. Car, quand Dieu s’engage, c’est pour toujours !

Ce que n’est pas la confirmation …

  • La confirmation n’est pas facultative… elle est vitale pour les chrétiens.
  • La confirmation n’est pas un second baptême qu’on aurait – celui-là – décidé librement. La décision de vivre en Christ se prend chaque jour dans la relation aux frères et chaque dimanche dans l’eucharistie.
  • La confirmation n’est pas un échelon de plus dans la vie chrétienne après le baptême, la première communion. Elle est une grâce attendue dans laquelle Dieu se révèle à nous.
  • La confirmation n’est pas le sacrement d’un engagement militant, ni un contrat de travail en Eglise. Elle est promesse d’une vie enracinée davantage en Christ, par la grâce de l’Esprit.

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