Faut-il fleurir pendant le Carême ?

Fleurir en carêmePar Soeur Marie Nathanaël Gagelin – PSSE

Quelle place pour un fleurissement de la liturgie pendant le temps du Carême ? Comment comprendre et traduire ce temps « au désert » ?

Ce qui se fait

Depuis de nombreuses années, les fleurs sont dans nos églises même pendant le Carême. Si tel est le cas, leur présence doit être sobre, simple et discrète, évoquant, la plupart du temps, l’austérité de ce temps liturgique mais aussi le mystère pascal, car l’assemblée est là pour recevoir la vie de Dieu et lui rendre grâce.

Surtout, éviter l’abondance et l’ajout, dimanche après dimanche d’éléments supplémentaires qui font de la composition florale une « boutique de super marché » ! Alors on ne sait plus ce que nous célébrons, on ne sait plus où poser le regard … et les fleurs deviennent un obstacle à la prière, juste le contraire de ce pourquoi elles sont faites !

Pour remplacer le bouquet dit « évolutif » (il faudrait rayer ce mot de notre langage), il est souhaitable de garder tout le long de la période le même élément ou le même vase qui va être un peu le fil conducteur du temps liturgique. S’il s’agit d’une souche, on peut la tourner et la retourner dans tous les sens et la fleurir différemment chaque dimanche.

Ce qui est souhaitable

Peu à peu et même assez rapidement, ces fleurissements pendant le Carême devront disparaître, car la Présentation générale du missel Romain (PGMR) dit clairement que « pendant le Carême, la décoration de fleurs à l’autel est interdite, à l’exception du quatrième dimanche (Lætare), des solennités et des fêtes. »

Si nous voulons être fidèles à la liturgie qui est première pour nous, il faut y arriver et revenir au dépouillement souhaité ; le manque de fleurs, ne serait-il pas alors semblable au jeûne que nous demande l’Eglise ? Nous sommes sensibles aux vides dans un bouquet pour laisser une place à notre soif. De même ce vide de fleurs peut-il nous conduire à accueillir dans le secret l’essentiel : « nous laisser réconcilier avec Dieu », « Fermer la porte et prier le Père qui est présent dans le secret », sans être distrait par autre chose, pas même par les fleurs !

Dans ce désert qui nous entoure, le regard qui nous pénètre est celui de l’Amour même. Laissons-le faire son œuvre en nous ! Laissons jaillir la source ! La joie est au rendez-vous, et une paix profonde. Alors Pâques pourra fleurir en abondance !

Fleurir en liturgie

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